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Libre arbitre !

Non non, je ne viens pas vous parler d’arbitre de foot ! Mais bien de cette liberté d’action et de pensée que nous revendiquons avec force pour nous, humains, mais pas vraiment pour nos animaux...
Alors, imaginez… vous êtes avec des amis, en train de bavarder autour d’un café. Dehors, il tombe des trombes d’eau. Et soudain, un de vos copains se lève d’un bond : « allez, on va s’ faire un footing ! » Heu… « Ca va pas, t’as vu l’ temps ? » « Non, mais, tu pètes un câble ! » « Vas y, vas y, on te regarde par la fenêtre » ! Et tout le monde de se marrer. 
Même groupe d’amis, mêmes circonstances mais la pluie a redoublé. Et votre pote dit : « Ooooh, un gamin est tombé de son vélo sur le petit chemin en bas de la maison et il ne se relève pas ». Vous, vous allez tous vous lever, la plupart vont sortir, peut-être même sans prendre le temps d’attraper un parapluie.
Ben voyez-vous, les animaux ne sont pas plus « bêtes » que nous !!! Et c’est pure prétention humaine que de penser pouvoir leur imposer un changement de comportement sans leur donner une « raison valable ».
* Ce cavalier raide en colère qui m’appelle : « Dites à cet ahuri d’arrêter de se mettre debout, sinon... » Sinon quoi ? Ah oui, le petit bâton qui fait mal… 
* Cette dame, énervée : « Dites tout de suite à mon chat d’arrêter de faire pipi sur le lit, je lui mets le nez dedans à chaque fois, mais rien n’y fait ». Le nez dedans ? Aaah bon...
* Cette autre dame « Mon cheval n’est plus du tout coopératif en concours, je sais que quelqu’un communique avec lui pour lui demander de mal faire son travail ». Ahhh, trop trop fort, ce quelqu’un !!! 
* Ou encore ce monsieur « Mon chien s’est mis subitement à nous mordre les mains, aucune baffe ne fait effet... » Ahhh, des baffes ?!
Bien sûr, à coups de cravache, de paires de claques et de brimades, l’animal risque fort de céder, par crainte. Mais ça ne solutionnera en rien son problème, créera un vrai traumatisme que le propriétaire reprendra un jour comme un boomerang dans la figure (pour rester polie !), avec le risque d’une violence inouïe. Et là, on dira, il est archi-rétif, il est devenu méchant, il ne comprend rien » et vite, vite, il faut se débarrasser de lui, par n’importe quel moyen, y compris le pire... 
Les animaux, comme nous, ont leur libre arbitre. Quand ils ont décidé quelque chose ou quand ils veulent exprimer un mal-être, on ne peut pas exiger d’eux qu’ils cessent séance tenante le comportement qui nous dérange ou leur demander de le modifier juste pour embêter leur gardien ! 
Avant de vous ruer dans l’accusation ou la punition, laissez-leur au moins le bénéfice du doute en tentant de comprendre le pourquoi du comment. D’autant qu’un animal qui fait une vraie bêtise comprendra parfaitement qu’on le gronde. Si ce n’est pas volontaire, il perdra à chaque punition un peu plus de sa confiance en l’humain. 
Depuis le temps que je « parle » avec les animaux, je n’en ai pas rencontré un seul qui adoptait volontairement des attitudes « contrariantes » face à son gardien, pour le seul plaisir de lui pourrir la vie. Il y a d’ailleurs une explication : les animaux n’ont pas notre raisonnement intellectuel, ils ont certes, une analyse, très fine, mais elle est instinctive. Or, pour emm... le monde, il faut raisonner, ne serait-ce que pour réfléchir à la manière de le faire au mieux ! Inutile de vous dire que le discours « Mets lui un bon coup de cravache sur le cul, il se fout de toi » me sort par les oreilles ! 

Revenons à l’exemple de nos 4 loulous : 
* A peine connectée à lui, le cheval m’envoie une effroyable douleur dentaire. Dentiste, soins... 5 jours après, il cessait de se prendre pour le Tornado de Zorro. 
* Le petit chat : « faire là – eux voir », avec un sentiment de tristesse, donc il savait que ça ne plairait pas à ses maîtres mais instinctivement, il le faisait dans un endroit où il était sûr que ça ne passerait pas inaperçu. Bien vu pour le lit, passage obligé des humains ! En fait, il était terrorisé par le bruit du chantier d’à côté, que ses gardiens n’entendaient pas, étant au travail toute la journée. Le rassurer, encore et encore, en communication et en vrai, s’organiser pour rentrer déjeuner à la maison pour couper ses journées (le premier qui me redit que les animaux n’ont pas la notion du temps, je ne lui adresse plus la parole ! Pas les mêmes repères que les nôtres, mais ils l’ont bel et bien). Le petit chat a cessé de faire pipi dans le lit bien avant l’arrêt définitif des engins de chantier.
* Inutile de m’attarder sur le cheval qui a subitement décidé de ne plus être généreux en concours ! Si ça se passe mal, il faut chercher ailleurs que chez un soi-disant gourou de la communication ! Imaginez seulement que ce soit possible, tous les chevaux que je suis en compétition seraient champions du monde, il me suffirait de communiquer avec les autres pour leur demander poliment d’aller à la faute !!! Je mets d’ailleurs au défi tous les communicants de la planète d’exiger de mes chiens qu’ils me mordent ! 
* Quant au chien justement : « enfermé – plus voir (images de soleil, d’herbe et d’eau) – aller – aller ». Visiblement il ne sortait plus et voulait juste traîner ses gardiens dehors. Confirmation auprès des maîtres. Temporairement surchargés de travail, ils ne le sortaient que pour faire ses besoins, en laisse, autour du pâté de maison. Le monsieur s’est moqué, la dame a décidé de jouer le jeu. 20 mn de balade le long du canal tous les jours. Il a définitivement cessé de s’affuter les dents sur les mains dès le 3e jour.

Certes, ces exemples sont des cas « simples » pour moi, facilement interprétables et surtout solutionnables. Il arrive qu’un traumatisme ait été d’une violence extrême ou soit resté ancré dans l’instinct profond de l’animal au point qu’un simple déclencheur le fasse ressurgir. Dans ces cas là, il faut beaucoup de temps et parfois même, on n’y arrive pas...
Mais il n’est nul besoin d’avoir recours à la brutalité, verbale ou physique, quand quelque chose ne va pas. Pas plus que leur promettre des choses invraisemblables, comme « Pis-ce-que-c’est ça, t’es puni, pas de promenade » (Comme s’il allait faire la relation !) ou encore (ça, je l‘ai entendu d’une communicante, si, si !) : « je lui ai dit que s’il faisait encore tomber des barres, il n’aurait ni plaque, ni flot »… Comme si le cheval savait ce que c’était que ce truc qu’on lui colle près de l’oreille et qui l’énerve parce que les rubans volent au vent ! Comprendre pourquoi les barres tombent, c’est peut être plus judicieux, non ?
Observer et chercher à comprendre, c’est pourtant pas sorcier, notre cerveau humain le fait dans quasiment toutes les situations de notre vie quotidienne. J’en entends certains : « Ouiiiii, mais c’est pas pareil, eux, ce sont des animaux… » Et alors, vous croyez vraiment qu’ils sont plus stupides que nous ?! 
Même que parfois, ça leur serait difficile, à en juger par certains de nos comportements !!!

 

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