Si certains se posent encore la question de savoir si les modestes humains que nous sommes peuvent réellement se faire comprendre des animaux par la pensée, voilà une histoire vécue la semaine dernière qui devrait, pour le moins, les interpeller.

Appelée chez une cavalière pour dialoguer avec son cheval de concours, je m’arrête juste quelques instants devant le box d’un autre pour lui poser une seule question « Ne crois-tu pas que serait bien pour toi d’arrêter de travailler pour te reposer ? ». Sa propriétaire le trouvait  moins motivé, et bien que pas très âgé, il avait vécu des moments très difficiles dans les premières années de sa vie. Elle envisageait donc une retraite anticipée pour lui.

A la question, la réponse était claire : Oui ! Je lui renvoie donc l’image d’un grand pré avec une sensation de calme et de sérénité pour lui dire qu’il sera bien.

Et là… le cheval se met à gratter des antérieurs, ramener fort ses postérieurs sous lui puis se frapper le ventre. Tous les symptômes d’une colique… La cavalière s’affole, moi, pas mieux…

Je me reconnecte de suite avec lui pour lui demander s’il a mal au ventre. « Oui – Pas partir - Pas là-bas ». Interrogée, la propriétaire explique qu’elle avait en effet envisagé de le mettre au pré chez une personne et qu’elles en parlaient ensemble depuis quelques temps. De suite, elle prend la décision de le garder là où il est et de le mettre au pré la journée. Ce qui me permet de le dire immédiatement au cheval.

30 secondes plus tard, il était redevenu normal et câlin. Nous nous sommes regardées, interloquées, un peu sous le choc quand même. Le seul souvenir de cette minute d’angoisse était l’encolure trempée de sueur… Et la certitude que ce cheval savait d’avance si un lieu ou une personne seraient bons pour lui. Ou pas...

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